Startech’s Days 2021
par PCHARLIER le 20 décembre 2021
De reports en annulations, de changements de date en mesures sanitaires drastiques, l’organisation des Startech’s Days a connu des moments difficiles. Mais la promotion des métiers techniques, manuels et créatifs n’a sans doute jamais eu autant de sens qu’aujourd’hui, alors que de nombreuses professions, jugées essentielles ou non, se trouvent en pénurie. Il était donc temps de relancer la machine.

Mars 2020 : les Statrtech’s Days, finales nationales des compétitions consacrées aux métiers techniques, manuels et créatifs, sont reportées à l’automne. Elles seront finalement annulées… Le concours européen EuroSkills, qui devait se tenir à Graz en Autriche, subit le même sort. Il aura finalement lieu en septembre 2021 et vaudra au Cepegra une médaille d’excellence en développement web.
Novembre 2021 : après une année blanche ou presque, Ciney Expo accueille pour la seconde fois les Startech’s. Et c’est un succès public. Malgré les mesures sanitaires mise en place (Covid Safe Ticket à l’entrée), près de 5000 jeunes ont fait le déplacement pour admirer les compétiteurs, découvrir les animations ou mettre la main à la pâte et s’essayer à quelques-uns des métiers présents.
Bien sûr, la situation n’est pas encore redevenue tout à fait normale. Les catégories en lice sont un peu moins nombreuses que d’habitude (21 spécialités sont représentées contre une bonne trentaine il y a deux ans) et il a fallu faire face à quelques désistements de dernière minute.
Mais l’objectif principal est atteint : faire connaître des métiers auxquels les jeunes ne pensent pas toujours et peut-être leur donner envie de s’y intéresser d’un peu plus près. À l’heure où des secteurs entiers cherchent désespérément à recruter, une telle démarche est plus que bienvenue.
Retour à la normale… ou presque
La pandémie a malgré tout laissé des traces. Pour la première fois, le Cepegra n’a pas eu assez de candidats pour organiser une finale en imprimerie. C’est d’autant plus dommage que dans ce domaine comme dans d’autres, la pénurie de main-d’œuvre se fait cruellement sentir. Heureusement, les catégories web et graphic design ont par contre fait le plein de concurrents.
En graphic design, ce sont sept apprentis graphistes qui se sont affrontés lors d’une finale de deux jours, partagée entre une épreuve de design éditorial et une autre de packaging. L’objectif étant une qualification pour le Mondial de l’an prochain à Shanghai, la barre était placée assez haut et l’obstacle n’était pas simple à franchir pour des candidats plutôt jeunes (tous avaient entre 19 et 20 ans sauf un, âgé de 23 ans) et qui ont connu deux années scolaires particulièrement perturbées.

À l’arrivée, c’est le doyen de la compétition, Ryan Duchêne, qui l’a emporté. En master écriture transmédia à l’HEAJ de Namur, il s’est montré le plus régulier sur les deux jours et a commis peu d’erreurs techniques tout en proposant des créations intéressantes. Trop vieux d’un an pour participer à WorldSkills Shanghai, Ryan pourra se consoler en se disant que l’aventure reste possible l’an prochain pour EuroSkills puisque la limite d’âge y est plus élevée.
Pas de voyage en Asie non plus pour Samuel Vermander, étudiant de première année à Saint-Luc Tournai. À 19 ans, il s’est finalement installé sur la seconde marche du podium mais ne fera pas partie de l’équipe belge pour le mondial de Shangai dont l’organisation reste encore un peu hypothétique et dépendra de l’évolution de la situation sanitaire en Chine et dans le monde.
Pour la troisième place, il a été presque impossible de départager un petit groupe de trois concurrents : Hussain Mirza (HEAJ), Moïsha Djibrine (Saint-Luc Bruxelles) et Némo Broze (INRACI) ont terminé dans un mouchoir de poche. Ils s’étaient tous trois qualifiés alors qu’ils étaient encore en secondaire à l’INRACI. Vu leur âge, ce n’est peut-être que partie remise et nous espérons les revoir l’année prochaine.
Vieilles connaissances et nouveaux venus
Côté web, ce sont huit courageux volontaires qui se sont affrontés lors d’une finale qui regroupait une épreuve de conception d’un module Web et une autre d’intégration et de développement d’une page. L’objectif étant une première sélection pour la suite du programme WorldSkillsBelgium comme la compétition mondiale et européenne.
Petit air de déjà-vu pour un podium où sont montés Laura Durieux, Lua Jacqmin et Bastien Patureau. La première remporte une médaille d’or attendue puisqu’elle sortait à peine d’une participation à EuroSkills en septembre dernier. Forte de cette préparation et rompue à ce genre d’exercice, elle a devancé deux stagiaires passés par la formation de développement Front-end du Cepegra. Ici aussi, la limite d’âge est impitoyable et les deux premières lauréates ne pourront prendre part à WorldSkills.
Quant à Bastien, il ne rejoindra pas non plus la petite délégation belge qui se rendra à Shangai en septembre prochain, si la situation le permet. Lui aussi aura éventuellement une nouvelle chance l’an prochain.

Face à ces concurrents déjà un peu aguerris, quelques jeunes étudiants de l’INRACI se sont jetés en dernière minute dans la gueule du loup. Difficile pour eux de viser une médaille dans ces conditions mais ils ont bien vécu cette première expérience hors du commun et sont prêts à remettre l’ouvrage sur le métier l’an prochain. Avec cette fois une vraie chance de victoire…
Et même si, pour la première fois depuis 2003, aucun candidats de nos métiers ne poursuivra l’aventure au niveau international, ce n’est que partie remise. Il est déjà possible de s’inscrire pour les présélections 2022, avec en ligne de mire, l’EuroSkills de 2023 à Saint-Pétersbourg en Russie : https://skillsbelgium.be/competitions/startech-s/inscriptions
Article coécrit par Pierre Charlier et Thierry Herman