Paris web 2016, WebApp, accessibilité et sécurité
par PCHARLIER le 25 novembre 2016
Paris Web est un lieu d’échanges et d’informations sur l’avenir du Web. Du 29 septembre au 1er octobre, cette édition restait toujours aussi décontractée et rassembleuse de toute la communauté Web-geek dont les formateurs Web du Cepegra. De ces trois jours de conférences, de débats, de rencontres et d’ateliers, nous vous avons sélectionné un petit extrait, non exhaustif (ni objectif d’ailleurs), pour vous motiver à vous connecter au site paris-web.fr.
En gros, cette année l’accent était particulièrement orienté sur l’accessibilité, la sécurité et les nouvelles technologies JavaScript au service des WebApps. Personnellement, j’ai beaucoup accroché à la partie webApps dont je vais faire un rapide état des lieux dans cet article. Un autre article abordera l’accessibilité.
Les WebApps*, les Apps du futur ?
Plusieurs conférences permettent d’imaginer un futur sans les applications natives compilées plates-formes par plates-formes et à installer par l’utilisateur.
Ce ne serait qu’un juste retour des choses. En 2007, lors de la présentation de l’iPhone 1, Steve Jobs a d’abord dit aux développeurs que pour développer pour l’iPhone, ils auraient juste besoin de construire des applications Web 2.0 en Ajax pour Safari. Il n’y avait d’ailleurs pas de SDK pour personnaliser l’iPhone avec des applications tierces, tout était “disponible” via les standards du Web. [http://bit.ly/2fC96T2]
C’est un piratage de l’iPhone permettant le bricolage d’application qui a poussé Apple à proposer le SDK officiel et à ouvrir un store d’applications. Les enjeux financiers ont fait le reste. Le slogan actuel de l’iPhone est « il y a une application pour tout ».
En fait, c’est tout le contraire du monde desktop où on accède à de plus en plus de services via le navigateur tout en installant de moins en moins d’applications.
Du côté du Web c’était un peu moins glorieux. Les utilisateurs boudaient un Web mobile qui a longtemps eu un gros retard technologique. Les sites mobiles et responsives qui sortaient du lot sont rares.
Il faut bien reconnaître que les technologies Web de 2007 n’accédaient qu’à peu de ressources du terminal de l’utilisateur comparativement aux applications.
Et aujourd’hui ?
HTML a bien évolué et ses APIs aussi. En croisant les comptes-rendus de quelques conférences de Paris, on peut en conclure que les WebApps seront bientôt prêtes à remplacer les applications natives…
Si la géolocalisation, l’accès offline, le plein-écran, l’accès à la webcam ou au micro sont utilisés couramment par les sites internet, certaines ressources comme l’accès au carnet d’adresses, aux messages, restent inaccessibles pour des raisons de sécurité.
Lors de leur conférence “HTML5.1 + web platform APIs”, C. McCathieNevile et L. Watson ont abordé les futures APIs. [https://www.paris-web.fr/2016/conferences/html51-web-platform-apis.php]
Sont déjà disponibles (mais pas sur tous les navigateurs) les notifications (pushAPi) qui apparaissent même si le site n’est pas ouvert (il suffit que le navigateur soit lancé). Facebook et d’autres l’utilisent déjà.
La reconnaissance et la lecture vocales (WebSpeech APi). Cette technologie est encore à ses balbutiements, mais quelques démos sont très prometteuses.
Dans le domaine des jeux, l’accès au vibreur (vibrationAPi) accentue l’interaction avec l’utilisateur. D’expérience personnel, pas mal de sites publicitaires spammeurs y recourent largement vu sa simplicité d’utilisation.
La capture du curseur (Pointer lock API) permet de garder le contrôle des actions sur la souris en dehors de la zone active, y compris en dehors de la fenêtre du navigateur. Les jeux 3D, les outils de modélisation, les vidéos immersives ou encore les cartes satellites sont autant de candidats idéaux.
Toutes ces nouvelles APIs, en plus des existantes (comme l’accès à l’accéléromètre), permettent d’imaginer des WebApps complètes rendant des services similaires à ceux des applications natives. J’ai quelques amis qui ont désinstallé l’application Facebook et se contentent de la version web mobile.
Lors de sa conférence sur les “Progressive Web Apps”, [https://www.paris-web.fr/2016/conferences/progressive-web-apps-le-futur-du-web-arrive.php] Hubert Sablonnière a montré comment les Service Workers (dont font usage les notifications) vont favoriser le futur des applications Web. Ils agissent en tâches de fond dans le navigateur, comme un proxy, et récupèrent toutes les requêtes provenant du serveur. Selon le type de requêtes, le navigateur pourra interagir avec l’utilisateur comme n’importe quelle application.
Mais pourquoi tant vouloir remplacer les applications natives par la technologie web ?
Le manque d’ouverture et de liberté, les coûts (un développement par plate-forme) ou de déploiements (le passage par les stores) des applications sont des éléments favorables abordés par Hubert.
Stratégiquement, dans sa conférence “Le monde physique, les beacons, le web mobile et vous” [https://www.paris-web.fr/2016/conferences/le-monde-physique-les-beacons-le-web-mobile-et-vous.php], Jen Looper démontre à travers une expérience vécue, que les utilisateurs ne veulent plus installer une application pour juste un service ou une utilisation évènementielle. Devoir télécharger et installer une application pour juste dynamiser la visite (unique) d’un musée… c’est lourd ! Les WebApps ne nécessitent aucune installation, juste un accès à une simple URL.
Rêve ou future réalité ?
En tout cas, actuellement c’est Apple qui est à la traîne. En effet iOS bloque toute une série d’accès comme le streaming audio/vidéo, les notifications, l’accéléromètre ou le vibreur. Une politique bien rétrograde face aux avancées initiales de Steve Jobs. Think different Apple, please !
D’ici là, n’hésitez pas. Le développement web encapsulé dans une webview via un framework comme Sencha, Cordova ou Adobe PhoneGap comble les lacunes actuelles.
Une petite découverte ? [https://www.formation-cepegra.be/formations/webapp-et-applications-mobiles]
*WebApps : une application web est une application manipulable grâce à un navigateur web