Un nouveau logo pour le Cepegra
par Grégory Fichère le 7 mars 2016
On l’espérait depuis longtemps, cette mue ! En ce début d’année 2016, le logo du Cepegra a cédé la place à une toute nouvelle identité, que nous espérons plus représentative de ce qui fait la spécificité du centre. Suivez Gregory Fichère dans les coulisses de ce changement tant attendu…
Bien que de nombreux néophytes pensent le contraire, la création de logo reste un exercice complexe : trouver une forme simple qui véhicule efficacement la bonne idée, le bon climat, le bon cadre ; choisir des couleurs appropriées qui renforceront l’identité et seront en phase avec leur époque ; et faire en sorte que le tout ne se démodera pas aussi vite que cela a plu… Ensuite il faut trouver la bonne approche pour les supports de communication web, print et vidéo. Et au final, assurer la cohérence de l’ensemble tout en conservant assez de singularité pour se démarquer des autres… Oui, créer un bon logo, c’est hard !
Un cahier des charges comme point de départ
Le briefing est un moment essentiel pour savoir où l’on veut aller. Et là, mes collègues se sont surpassés et m’ont enseveli sous une avalanche de mots-clés : moderne, sympa, professionnel, dynamique, jeune, actuel, sérieux, rigoureux… Loin de toute convention, ce briefing m’a permis d’embrayer dans la bonne direction.
Plus sérieusement, la démarche impliquait aussi quelques contraintes assez importantes : association obligatoire au logo du Forem, utilisation du rouge lié, pour le Forem, aux métiers de l’industrie… Heureusement, ces obligations ont été assouplies par la suite et nous avons pu bénéficier de plus de liberté…
Une grille pour une base solide
Pour prendre un bon départ et surtout parce que je ne l’avais jamais fait auparavant pour la création d’un logo, j’ai décidé, comme je le ferais pour une mise en page, de recourir à une grille pour construire la forme de base. Et comme j’ambitionnai d’y ajouter une police de caractères, cette grille risquait d’être utile à plus d’un titre. C’était aussi une façon de suivre les traces de de Vinci, le Corbusier et bien d’autres qui ont apporté une vision mathématique à l’art et à la recherche de formes dites « parfaites » car basées sur des proportions fondées sur le nombre d’or.

Quelques choix difficiles
Cela semblait bien parti et les premiers résultats présentaient une certaine harmonie… Mais je ne parvenais pas à trouver une juste cohérence entre fond et forme ni à donner à l’ensemble un aspect plus concret, plus évocateur. De plus, la longueur du texte « Cepegra » posait problème et chercher à le raccourcir ne constituait pas une solution acceptable.

et il a fallu adopter une autre voie.
Bref, créer un logotype complet n’était peut-être pas la voie à suivre. Une réorientation s’imposait face à cette impasse. Il fallait abandonner la piste « création de logotype complet » pour se concentrer sur un élément simple, unique et symbolique.
Mon choix s’est tout de suite porté sur ce « a » stylisé en forme d’épingle. Il répondait en grande partie aux problèmes du Cepegra. Sa direction lui donnait un aspect de phylactère ou même de loupe. Ce clin d’œil à la vocation du centre m’a tout de suite séduit car il mettait l’accent sur quelques idées clés : précision, rigueur, dialogue…

Par contre sa forme avait des allures de déjà vu (ancien logo de Quark ou logo de la RTBF, etc.). Du coup, pour éviter ces ressemblances, il fallait le transformer et renforcer sa personnalité sans sacrifier sa ligne ou sa simplicité.
La symbolique de la forme
En partant de cette base, de nouvelles contraintes apparaissaient. Pas question de permettre des déformations qui nuiraient à sa géométrie mathématique. Difficile aussi d’y ajouter des formes périphériques qui viendraient distraire le regard et empêcheraient de conserver le focus sur notre élément de base !

Certaines variantes pouvaient néanmoins avoir un sens : l’œil pour les aspects graphiques du cepegra, la boussole pour son rôle de guide ou encore l’épingle pour le côté « nous sommes ici » à Gosselies (pas toujours accessible en transport en commun mais tellement proche de l’avion, de l’autoroute) ou encore « Faites un effort pour nous trouver » vous ne le regretterez pas.
Mais ces différentes pistes n’ont guère convaincu. La symbolique de localisation en pointe d’épingle manquait d’originalité et le côté phylactère était perdu, de même que l’aspect lieu d’échange où se retrouvent professionnels du secteur, enseignants, demandeurs d’emplois et élèves.
Par contre, raccourcir la pointe et la décentrer, toujours en jouant sur la divine proportion, permettait de réunir l’épingle et le phylactère. Le résultat était déjà beaucoup plus satisfaisant.

La fin de l’age d’or
Oui, mais en petit, on ne distinguait plus la forme.
Et en grand, le vide intérieur ne me permettait pas
de remplir cette bulle. Or, il était important de pouvoir y placer des informations. Dans les deux cas, il fallait rompre avec les proportions initiales : augmenter la taille de la pointe pour préserver l’image de l’épingle… et agrandir la taille du creux pour que la bulle puisse accueillir des infos ou faire vivre des contenus.
Pour donner plus de cohérence à la forme, il était aussi essentiel d’adapter les angles et d’arrondir les cassures. Une fois les angles poncés, il ne restait plus qu’a lui adjoindre typo et couleur.

Une police originale
Le choix d’une bonne police est capital : elle va donner son caractère à tous les documents et supports de communication. Elle doit être complète au niveau du jeu de caractères et posséder quelques variantes pour permettre assez de contraste entre les niveaux d’information. S’il existe un grand nombre de polices gratuites, force est de constater que les plus intéressantes sont souvent pauvres en glyphes ou en déclinaisons. Après quelques essais, il a bien fallu se résoudre à en revenir à l’offre commerciale…
et à demander un budget typo.

la Canaro de René Bieder convenait parfaitement à nos besoins.
Au premier contact, la Canaro semble rigide, presque brute, et allie des courbes imparfaites à des coupures verticales et horizontales. Mais signe après signe, elle se bâtit une allure très homogène. D’un caractère à l’autre, des liaisons se forment pour créer des vagues joliment régulières.
Happy colors
Comme expliqué plus tôt, l’obligation de se baser sur le rouge foncé du secteur Industrie du Forem avait été abandonnée. Face à cette nouvelle liberté, le choix d’opter pour l’orange nous offrait enfin une solution plus dynamique en terme de contraste mais surtout plus attrayante et plus en rapport avec notre secteur d’activité.Enfin, l’ajout d’un dégradé subtil et d’une matière constituée de microcubes presqu’effervescents finissait de lui apporter vie et profondeur.
Décliner, c’est gagné !
Une identité ne se limite pas à un logo et au choix d’une police. Il faut aussi tenir compte de l’ensemble de notre communication. Et pour garantir la lisibilité de notre offre, attribuer une couleur à chacune de nos thématiques (graphic design, web, offset, etc.) semblait une solution à la fois simple et claire. Il restait à trouver 5 coloris capables de s’associer tout en préservant leur individulité…
Un logo, une typo, une palette de couleurs pour dynamiser et clarifier notre communication… Nous étions sur le bon chemin mais quelques détails étaient encore nécessaires pour finaliser l’identité du Cepegra. Ainsi, un bandeau en style origami y ajoutera une évocation du papier, qui reste un élément incontournable pour le centre. Point de vue signalétique, ll pourra aussi nous aider a intéger le logo sur la façade du bâtiment, ce qui n’est pas forcément simple au départ…
Le logo prend vie…
Rapidement, une autre idée a germé : utiliser le symbole de l’épingle/phylactère pour imaginer une série de pictos ou d’éléments graphiques utiles à notre communication : points de repères visuels pour clarifier une structure ou égayer des articles parfois trop sérieux, mini-personnages illustrant les différents profils des publics du centre. Un challenge amusant…
C’est en partant de ces pictos d’humeur que l’idée des « cepies » * est née. Les têtes stylisées incarnant graphistes, web designers, conducteurs offset ou clients pouvait facilement recevoir un corps et prendre vie dans de futurs séquences animées. Et puisqu’on en était arrivé là, autant leur offrir une existence matérielle via l’imprimante 3D du centre… C’est Dominique Simonin, notre spécialiste impression 3D qui s’est chargé d’insufler un peu de volume à nos personnages. Un petit passage par Cinema 4D a suffi pour leur apporter l’épaisseur qui leur faisait défaut.
Après, il ne restait qu’à attendre que la magie de la fabrication additive fasse son œuvre. Magie un peu lente puisqu’il faut 8 heures et quelques travaux de finition pour obtenir une fournée de 8 petites statuettes…
Bien entendu, cette petite révolution s’accompagne d’un nouveau site web mais c’est une autre histoire dont nous vous parlerons bientôt. En attendant, vous pouvez déjà le découvrir à l’adresse habituelle :
www.formation-cepegra.be