Il y a bientôt 20 ans, un organisme indépendant appelé International Color Consortium (fondé par Adobe, Agfa, Apple, Kodak, Microsoft, Silicon Graphics, Sun Microsystems et Taligent) adoptait un format de profil développé par Apple et en faisait le standard pour la gestion des couleurs. Le profil ICC était né.

De nombreuses fées se bousculaient autour de son berceau et bien vite, le nouveau-né se retrouva mis à contribution dans de nombreuses solutions prépresse. On ne pouvait que lui prédire le succès et espérer, pour les professionnels du secteur, un avenir radieux (L=95, a*= -5 et b*=50 environ, selon les spécialistes) dans lequel les problèmes de concordance des couleurs ne seraient plus qu’un mauvais souvenir. Certains, cependant, n’étaient pas aussi optimistes…

Des lendemains qui chantent ?

Avec le temps, il a bien fallu se rendre à l’évidence : les sceptiques n’avaient pas tout-à-fait tort, la gestion des couleurs restait mystérieuse pour beaucoup de ceux à qui elle était au départ destinée. Et cela ne faisait que mettre en avant son pire talon d’Achille : pour remplir son rôle efficacement, il fallait qu’elle soit maîtrisée par tous. À quoi bon, en effet, utiliser un profil si on n’est pas sûr qu’il a été appliqué à bon escient par le créateur de l’image ? Comment s’assurer qu’une séparation quadri sera optimale quand l’imprimeur est incapable de fournir un profil créé à partir de sa presse sur le papier qui a été choisi ? Pour ceux qui s’investissaient vraiment dans la gestion des couleurs, la situation était déprimante…

Ces dernières années, les choses ont cependant commencé à changer. Avec de nouvelles initiatives de standardisation de la production offset, on a vu se mettre en place des solutions un peu plus simples à gérer. Plus question de devoir jongler avec d’innombrables profils fournis par une myriade d’imprimeurs. On dispose à présent d’une liste limitée  de profils destinés à couvrir l’ensemble des conditions d’impression courantes. Reste à l’imprimeur à s’arranger pour imprimer au plus près de ces spécifications…

Mais malgré tous ces efforts, la maîtrise de la gestion des couleurs par les professionnels de la PAO et même de l’imprimerie est encore embryonnaire. Pour beaucoup d’entre eux, le sujet reste intimidant et ils ne voient guère l’intérêt d’investir du temps dans un apprentissage de ses principes. Pourtant, quand on y regarde de plus près, la tâche n’a rien d’insurmontable…

Une formation à distance vraiment interactive

Bien sûr, des cours existent déjà au Cepegra. Mais il vont sans doute un peu loin pour ceux qui ne disposent pas du matériel adéquat : un petit spectrocolorimètre de qualité correcte reste un investissement non négligeable et tout le monde n’en voit pas l’utilité. Pour beaucoup, comprendre le fonctionnement de la gestion des couleurs dans leurs logiciels serait déjà un premier pas important. Un pas que le Cepegra vous aidera à franchir d’une façon nouvelle, grâce à un cours à distance.

Un cours à distance sur un thème aussi complexe ? Pas facile, en effet, de se retrouver seul face à des quantités de PDFs de théorie ou d’exercices dont on ne retient pas grand chose ! En fait, cette nouvelle formation tire bien entendu parti des avantages de l’enseignement à distance (chacun progresse à son propre rythme et peut revenir en arrière si bon lui semble) mais elle essaye aussi de proposer une approche différente : pas question d’asséner des chapitres entiers de théorie puis de demander aux participants d’appliquer servilement ce qu’ils ont appris.

C’est au travers de petites expériences que le fonctionnement de Photoshop est décortiqué. Au départ des photographies téléchargées et des manipulations à effectuer, le stagiaire est amené à comprendre par lui-même les principes du color management. Et s’il se perd en route, de petits questionnaires à choix multiples sont là pour l’aider à se poser les bonnes questions et à en tirer les bonnes conclusions. De toute façon, l’explication vient ensuite sous la forme d’une séquence vidéo.

Au programme de cette série de « labos », la gestion des fichiers RVB et CMJN qu’ils soient ou non accompagnés d’un profil ICC, |’attribution d’un profil ou la conversion d’une image vers celui-ci, le fonctionnement des réglages des logiciels Adobe et le contenu des profils… Au total, cette initiation à la couleur dans l’univers prépresse représente environ une journée, partagée entre une trentaine de séquence filmées très courtes (moins de deux minutes dans la plupart des cas), de manipulation sur Photoshop et de lecture des pages de théorie (il en reste malgré tout un petit peu).

Quant au syllabus, il n’en est pas vraiment un ! Le parcours s’articule autour de la plateforme en ligne et d’une sorte de carnet qui se remplira grâce aux notes prises par l’apprenant et s’épaissira petit à petit lorsque les pages téléchargées au fil des activités viendront­ s’ajouter à celles fournies au début du cours…

Disponible à partir du mois de septembre (une session débutera le 20), le cours sera accessible à tous de façon gratuite. Pour le suivre, il suffira de disposer d’un ordinateur, du logiciel Adobe Photoshop (les versions CS 3, 4, 5 ou 6 font l’affaire), d’une connexion à internet et de la possibilité d’imprimer. Comme le syllabus se construit par étape à partir de pages téléchargées, il est beaucoup plus pratique de disposer d’une sortie papier…

Peut-être pas de quoi devenir un expert du color management mais assez pour nettement mieux s’y retrouver dans les arcanes d’une technologie qui fait partie de notre vie professionnelle de tous les jours ! Quel que soit votre statut, vous pouvez vous inscrire gratuitement à ce module en passant par le site du Cepegra !

PS : si vous pensez avoir déjà entendu parler de cette formation, vous ne vous trompez pas… Elle aurait déjà dû être disponible depuis quelque temps mais une série de soucis administratifs ont retardé sa disponibilité.