DaVinci « Resolve » tout ?
par David Block le 20 mars 2020
C’est une dure gageure de devenir l’outil de toutes les tâches de postproduction, et d’être aussi pluridisciplinaire que Leonardo, sa géniale et illustre source d’inspiration. Blackmagic relève le défi et se met sur la voie périlleuse de la création d’un logiciel complet, autant solution de montage facile et rapide pour les réseaux sociaux, qu’outil de finition élaboré pour toutes les tâches délicates du cinéma, en répondant à chaque niveau d’exigence. Bref retour sur les forces et faiblesses d’un programme devenu incontournable dans le paysage audiovisuel.

Outil de montage audiovisuel, Resolve ?
Chacun sait que Movie Maker peut servir au montage. Cependant, devenir véritablement un logiciel de montage performant signifie pouvoir alléger les tâches répétitives et non créatives de ce processus pour en atténuer la pénibilité. Le monteur doit pouvoir conserver son temps et son énergie pour la création et pour garder sa lucidité intacte dans le déroulement, parfois long, de cette étape cruciale pour le storytelling. Plutôt que les gaspiller pour lutter contre les limitations de son outil ou ses incohérences, en l’absence, par exemple, de raccourcis efficaces ou des essentielles fonctions de trim.
En vue de rendre le montage performant dans Resolve et de le mettre au niveau des ténors du domaine, Blackmagic a vraiment accompli beaucoup de chemin depuis plusieurs versions, rendant ce processus à la fois dynamique et puissant. À la lutte, notamment, avec Avid et Premiere Pro, pour le titre tant convoité de logiciel de montage primordial dans la profession, en étant à la fois complet, fiable et robuste, Resolve n’a pas à rougir, loin de là, face à la concurrence.
Déjà, il possède toutes les clés fondamentales que les professionnels réclament, mais peut compter, en plus, sur la vitesse de développement étonnante des équipes de Blackmagic pour parfaire leur programme. Par exemple, en rajoutant la page Cut, les tâches de sélection et d’édition des fragments intéressants, afin de créer un montage rapide, sont grandement facilitées, même pour ceux qui ne voudraient pas
en apprendre toutes les ficelles.

C’est une solution simple pour amener à un résultat, mais qui peut également être affinée avec les outils traditionnels, dans une interconnexion permanente plutôt intéressante. Même les monteurs aguerris pourraient y trouver des facilités pour créer rapidement un premier montage brut, basé essentiellement sur leur créativité et leurs idées, avant de plonger dans les détails du montage et les ajustements plus complexes.
Sachant que le principal atout dans le montage, loin d’être le logiciel, c’est la personne derrière le clavier et son savoir-faire, Resolve lui offrira tout le nécessaire, voire plus, pour accomplir sa mission dans de bonnes conditions, au moins autant que les leaders du domaine.
Et le compositing ? Est-ce vraiment nécessaire ?
Chacun se fera son propre avis sur la question, mais il faut bien avouer que c’est un logiciel ultra-performant et puissant que Blackmagic nous offre là, gratuitement, en intégrant Fusion.
Et cette logique d’avoir tous les outils dans le même logiciel diminue les tâches fastidieuses de transport des fichiers, simplifie le flux de travail, assouplit la collaboration et permet de prévisualiser, dès le montage, des effets visuels sur les plans directement en cours de montage.

C’est d’autant plus impressionnant que les possibilités de Fusion ne sont pas loin du top de ce qui se fait aujourd’hui en compositing et en retouche vidéo. Sans compter qu’on peut parier que le développement ne s’arrêtera pas là, vu les incroyables progrès accomplis, en peu de temps, par Blackmagic, sur ses logiciels. Comme, en outre, on peut toujours utiliser la version autonome de Fusion, pour, ensuite, intégrer la composition dans la page Fusion de Resolve, les potentialités sont énormes.
De fait, plus besoin, aujourd’hui, dans Resolve, de plug-in OFX coûteux pour accomplir vos objectifs créatifs, même très ambitieux ; avec quelque peu de savoir-faire, vous trouverez là une mine d’or pour votre inventivité. Par ailleurs, le traitement collaboratif permet d’envisager de partager la tâche entre plusieurs opérateurs, pour des flux de travail parallèles. Par contre, l’approche de l’outil demandera, en dehors des préréglages limités qui sont offerts, d’apprendre l’usage d’un logiciel dans le logiciel, et pas des moindres. La puissance et la richesse du contenu se paient, ici, par la complexité.
Quid de l’étalonnage ?
En matière d’étalonnage, Resolve est, depuis longtemps, un des meilleurs outils sur le marché. Et il a été utilisé, en tant que tel, sur nombre de films et de productions de tous budgets. Ses outils sont nombreux et adaptés à cette étape délicate, exigeante et cruciale de la fin de production.

La page Couleur, à elle seule, justifierait largement le coût et l’achat du logiciel en version studio (néanmoins la version gratuite est déjà très fournie). Toutes les techniques s’y trouvent, sans oublier que de nombreux ajustements sont apportés, à chaque version, pour l’améliorer, l’adapter aux besoins nouveaux, telle l’intégration du HDR, par exemple.
En sus, Blackmagic l’a étoffé d’une flopée d’effets de grande qualité, aussi bien pour l’image que pour le son. Et, pour couronner le tout, les calculs vidéo et les rendus sont excellents, avec son moteur de rendu en 32 bits flottant, plutôt bien optimisé.
En fin de compte, n’est-ce pas trop pour un seul logiciel, voire un seul homme ?
La question peut logiquement se poser : devient-il, dès lors qu’elles sont intégrées au logiciel, indispensable de connaître toutes les finesses de chaque page de Resolve ? Pas forcément. Plus d’un réalisera une belle carrière et ses objectifs créatifs en utilisant, dans son métier, essentiellement les outils d’étalonnage, d’autres ceux du montage, certains le mixage son dans la page Fairlight, ou encore le compositing dans la page Fusion. Tout ce petit monde pouvant d’ailleurs collaborer sur un même projet, en même temps. On peut se spécialiser dans un aspect de la postproduction et Resolve servira cet objectif-là aussi. Qui peut le plus peut le moins, Resolve le prouve ici.
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