Be convaincu ?

par Thierry H. le 16 août 2012

Pour les villes ou régions à prétention touristique, l’arrivée de l’été semble propice au lancement de nouvelles identités graphiques. Ces dernières semaines, la Région de Bruxelles et la République tchèque s’y sont toutes deux essayées sans pour autant parvenir à convaincre tout le monde…

Pour la capitale belge comme pour l’ancien pays du Pacte de Varsovie, le principe de départ est de jouer sur les mots et, campagne internationale oblige, de le faire en anglais. Coté belge, on cherche à tirer parti de l’extension nationale .be incorporée en tant que préfixe dans be.brussels. Un choix qui s’accompagne de la demande de création d’une extension spécifique .brussels (en Flandres, c’est le .vlaanderen qui a été demandé).

Côté tchèque, on a choisi de se facebookiser en rebaptisant le pays Czech Republike, avec l’accent mis sur le «like» final.  Et le résultat est un peu étrange au niveau de la prononciation…

Czech Republike, où comment essayer de se donner une image jeune.

Original ? Pas vraiment. Ce genre d’approche avait déjà séduit quelques villes comme Amsterdam, Madrid ou Copenhague au cours des dernières années. Dans ces trois cas, les noms s’y prêtaient bien et cela restait moins artificiel. Les critiques n’avaient pourtant pas manqué, surtout pour la ville espagnole.

Habitants et touristes peuvent s’approprié une identité intégrée dans la ville.

Madrid et Copenhague, deux exemples de jeu de mots au service d'une identité.

Si la solution adoptée par Copenhague est assez récente, celle choisie par Amsterdam semble avoir atteint ses objectifs : depuis 2004, elle est restée inchangée. Une belle longévité par les temps qui courent.

Une approche simple mais flexible pour Bruxelles

Avec sa nouvelle campagne, Bruxelles suit les traces de la cité danoise : un système simple et facile à décliner qui pourra s’adapter à de nombreuses situations. Au niveau de la typographie, les deux solutions sont d’ailleurs assez proches. La capitale nordique à choisi AG Book rounded comme police de base, la ville belge a elle aussi retenu une fonte arrondie.

En ce qui concerne les couleurs, l’agence bruxelloise Base n’a sans doute pas eu d’autre choix – on conserve la palette habituelle de la Région – mais le résultat n’est pas très heureux. L’association du bleu et du jaune fait plutôt lowcost – on pense à Ryanair, Lidl ou Zeeman, par exemple – et n’est pas particulièrement flatteuse pour les yeux…

Quant au logo, il cherche à conserver le lien avec le traditionnel iris de la capitale mais l’associe à un cœur. Au final, ce n’est pas très convaincant… Reste à voir comment cette nouvelle image sera acceptée par les Bruxellois et comment elle évoluera avec le temps.

La charte graphique de la nouvelle identité.

La photo IAMsterdam est de Matt Rubens et est distribuée sous licence Creative Commons.