Bienvenue chez les Skills !
par Thierry H. le 28 mars 2014
La samba, le futebol et les caipirinhas, ce sera pour 2015. En attendant, ce sont Lille et le Nord-Pas-de-Calais qui accueilleront EuroSkills 2014 et ses centaines de jeunes candidats. Et même si le voyage ne sera pas bien long, gageons que l’aventure sera au rendez-vous !

Cela devient tout doucement une tradition. Pour la quatrième année consécutive, le Cepegra hébergeait une petite partie des Startech’s Days, les championnats de Belgique des métiers organisés par SkillsBelgium.
Seuls six métiers avaient établi leur quartier à Gosselies les 13 et 14 mars dernier : l’imprimerie, l’infographie et le web design, bien sûr, mais aussi l’usinage, le dessin technique et le contrôle industriel. Quant aux autres, c’est à Uccle et Neder-Over-Hembeek qu’ils se trouvaient réunis. Dommage que les moyens financiers de l’organisation n’aient pas permis de rassembler tout le monde en un seul endroit et d’en faire un événement susceptible d’attirer la grande foule…

Une revenante en infographie
Avec 48 inscrits au départ, c’est à nouveau l’infographie qui réunissait le plus de volontaires parmi nos trois spécialités. Si la plupart d’entre eux étaient encore étudiants (21 dans le secondaire et 17 dans le supérieur), quelques demandeurs d’emplois et jeunes travailleurs ont aussi tenté leur chance.
La tâche pourrait sembler insurmontable pour les plus jeunes des participants, confrontés à des adversaires plus âgés et plus expérimentés. C’est pourtant une élève de secondaire qui décrocha la première place de la pré-sélection. Issue de l’Athénée Ardennes-Hautes-Fagnes de Malmedy – une école dont était aussi sorti Thomas Palacin, notre médaillé d’or de Spa 2012 – Marie Pirard a démontré que, même à 17 ans, on pouvait avoir sa chance.
Un autre élève de la même école, Michaël Mertgens, a lui aussi décrocher sa place parmi les huit finalistes.
S’ils n’ont pu monter sur le podium, nos deux plus jeunes compétiteurs ont malgré tout acquis de l’expérience et auront encore de nombreuses possibilités de remporter l’or dans les prochaines années.

La troisième lauréate du concours était, il faut le dire, un peu plus expérimentée. Déjà présente il y a deux ans pour les sélections d’EuroSkills 2012, Zoé Delécluse est aujourd’hui employée chez PixFactory à Namur.
À 19 ans seulement, Florian Salvat sera quant à lui passé bien près de la première place. Étudiant français en première année à Albert Jacquard, il avait déjà récolté une quatrième place aux championnats de France l’an dernier et avait participé à l’entraînement menant au Mondial 2013. Fort de cette préparation, Florian a presque signé un sans faute au niveau technique et s’en est très bien sorti en packaging.
Mais finalement, c’est à nouveau Laureen Delhaye qui a décroché son billet pour Lille. Efficace et fiable, elle rejoindra donc l’équipe belge d’EuroSkills après avoir connu l’excitation de la compétition mondiale.
La vraie nouveauté sera donc du côté de l’expert : Sophie Bernes, médaillée d’or en 2010 à Lisbonne et graphiste chez In Fine à Liège, retrouvera EuroSkills et coachera Laureen lors du rendez-vous lillois.
Une première en imprimerie
Chez les imprimeurs, la répartition des candidats n’était pas très différente de celle des infographistes : 2 travailleurs et 2 demandeurs d’emploi venaient s’ajouter à 4 élèves de Don Bosco et de Saint-Luc Tournai. Et ici aussi, ce sont les plus âgés qui ont trusté les honneurs mais avec malgré tout une petite surprise.
Dans une compétition qui ne dure qu’une demi journée pour chaque candidat – ils se relayent sur les deux Heidelberg SM 52 du Cepegra – les plus rapides ont tiré leur épingle du jeu.
À l’issue d’un combat serré, le tenant du titre a dû céder sa place et c’est une candidate qui, pour la première fois, a conquis la première place… Wendy Yerna a 24 ans, nous vient de Ciney et travaille chez Lorgé Imprimeur à Aubange, à un jet de pierre des frontières française et luxembourgeoise.
Guillaume-Philippe Dujacquier termine second et ne pourra pas tenter de faire mieux qu’à Leipzig. La troisième place revient à Julien Darmont, un conducteur offset de 19 ans qui travaille à l’imprimerie provinciale de Namur.

Un français en Web design
En web design, la tâche a dû sembler insurmontable à quelques-uns des 9 candidats finalistes… qui se sont, en fin de compte, retrouvés à 4 ! Et ici, le candidat français a eu un peu plus de chance que Florian.
Maxime Bonhomme est breton mais est installé à Namur depuis 2011. Étudiant en dernière année à la Haute École Albert Jacquard, il sera du voyage dans son propre pays mais sous la bannière belge.
Il devance finalement Sebastiano Olivio de l’IAD et Benjamin Gouttebarge, déjà médaillé en infographie l’an dernier et pour qui cette finale arrivait sans doute un peu trop tôt.

Du suspense et des déceptions
Pour les 18 finalistes, il ne restait qu’à patienter jusqu’à la proclamation des résultats. Et cette année, l’attente n’a pas été trop longue. C’est au Palais des congrès de Liège que les concurrents des 26 spécialités en compétition se sont retrouvés pour une cérémonie plus que stressante.

L’enjeu de la soirée ne se limitait pas à la distribution des médailles mais aussi à la désignation des métiers qui auront la chance de faire le voyage à Lille. Pas question en effet d’envoyer la totalité des gagnants représenter nos couleurs lors du rendez-vous européen. Entre le désir de promouvoir davantage de professions et un budget trop limité pour inscrire 26 candidats, il fallait faire des choix.
Du point de vue du Cepegra, c’est l’imprimerie qui a fait les frais de ces restrictions budgétaires. La délégation belge se privera du talent de Wendy Yerna. Et c’est d’autant plus dommage que, dans une catégorie où les Belges n’ont que rarement déçu, les chances de médaille étaient réelles…
Laureen et Maxime seront donc les seuls à défendre nos couleurs en octobre. Espérons que l’an prochain, aucun de nos lauréats n’aura à regarder ses camarades prendre sans lui le chemin du Mondial brésilien…